Best of covers – Semaine du 25 octobre 2021

Voici ma sélection commentée des couvertures de comics que j’ai bien aimées cette semaine.

Daredevil (2019-) No.35

Signée Marco Chechetto, cette couverture met en scène un affrontement entre Elektra (dans une tenue familière, à découvrir dans la série régulière) et Bullseye. C’est une composition assez classique en apparence, avec deux personnages qui s’affrontent, même si le fond blanc lui apporte déjà un petit « + » artistique. Mais ce qui a retenu mon attention, c’est la façon dont l’artiste compose ce ballet mortel à partir de deux techniques : d’une part, il mêle les corps dans des axes qui se croisent ou sont parallèles, comme deux statues immobiles mais gracieuses. Et d’autre part, il ajoute tout autour d’eux des éléments traduisant le mouvement : des cheveux et des tissus qui ondulent, des débris qui volent dans les airs. C’est donc au final une image plus poétique que brutale, malgré le sang qui coule…

Daredevil (2019-) No.35

Mirka Andolfo’s Sweet Paprika No.4 (sur 12)

Le talent de Mirka Andolfo ne fait plus de doute et cette couverture vient en apporter pourtant, une nouvelle preuve. Au-delà du petit gag graveleux et des designs originaux des personnages principaux, j’ai été surtout fasciné par la couleur et la façon dont elle l’appose numériquement. A la manière de ce que fait Fiona Staples sur SAGA, on a la sensation que ces coups de brushs numériques sont bruts, grossiers même, comme jetés à la hâte. Mais en y regardant de plus près, on voit que ce n’est pas le détail qu’il faut traquer mais l’image dans son ensemble. Et tout devient alors très clair : la délicate luminosité de la journée, les multiples nuances de verts du décor boisé, le volume et la texture des arbres… Tout se rejoint pour composer un tableau équilibré et harmonieux, sans nécessité une abondance de détails.

Mirka Andolfo's Sweet Paprika No.4 (sur 12)

Moon Knight (2021-) No.4

Les héros aux costumes défoncés par le combat représentent toujours une jolie opportunité pour les dessinateurs de se lâcher au niveau des détails. Et Steve McNiven le fait ici avec toute la virtuosité qu’on lui connait. Du pelage de Tigra à la cape déchiquetée de Moon Knight, en passant par la texture de la lune et les lambeaux de jeans, il ne s’inquiète pas de rendre les pauses de ses personnages crédibles et vise (juste) leur immédiate iconisation. Comme dans la couverture de Chechetto citée plus haut, il créé une composition statique mais met du mouvement dans les cheveux et les tissus pour donner à l’ensemble un sentiment de temps suspendu dans l’urgence, comme si nous assistions à la petite pause entre deux passe-d’armes.

Moon Knight (2021-) No.4

Nocturnals Omnibus Tome 1

Si vous ne connaissez pas Dan Brereton, vous avez de la chance… car vous allez pouvoir prendre en pleine gueule l’incroyable magie visuelle qu’il a su développer dans les NOCTURNALS, dont l’omnibus compile toutes les minis-séries et one-shot. Cette couverture est d’ailleurs extrêmement fidèle à ce que vous allez découvrir dans ces pages. Une palette de couleurs à la fois chaude et crépusculaire, des designs de personnages uniques et riches, une capacité à domestiquer tous les éclairages pour créer des ambiances nocturnes inégalées… Si vous aimez Tim Burton, Guillermo Del Toro et l’imagerie du polar noir, vous allez vous régaler visuellement.

Nocturnals Omnibus Tome 1

Usagi Yojimbo Origins, Vol. 2: Wanderer’s Road

Je dois avouer que, même si je reconnais sans problème le talent de l’artiste japonaise Peach Momoko, je ne suis pas tombé en admiration devant ses couvertures pour Marvel. Son trait est pourtant intéressant et son travail sur les couleurs à la peinture est original et assuré. Mais curieusement, cela ne me parlait pas. Et puis, j’ai vu cette cover pour le volume 2 d’Usagi Yojimbo origins et j’ai trouvé ici, que cela fonctionnait parfaitement. Peut-être parce que la délicatesse de son coup de crayon correspond bien au design du héros créé par Stan Sakai. Ou bien parce que sa couleur en aquarelle est parfaite pour l’environnement naturelle de l’image. Ou peut-être que c’est juste à cause de ce magnifique travail sur ce cerisier rose… Ou bien, c’est tout ça.

Usagi Yojimbo Origins, Vol. 2: Wanderer's Road

Wonder Woman Black & Gold (2021-) No.5

Ce n’est pas première fois que je retiens une couverture de l’excellent Julian Totino Tedesco mais celle-ci est différente : loin de ses compositions colorées, elle permet de voir tout le travail qu’il sait fournir sur les expressions faciales et les attitudes corporelles. Le visage de Diana est particulièrement réussi et le délicat rendu de ses cheveux est aussi impressionnant. La preuve que parfois une bonne couverture peut se résumer à un dessin très simple mais parfaitement exécuté.

Voici donc ma sélection. Et vous, quelles sont les couvertures que vous avez aimées cette semaine ?