4 artistes au style “ultra-détaillé”

Ma sélection du jour : Arthur Adams, James Stokoe, Geoff Darrow, Steve Skroce.


Arthur Adams

Est-il besoin de présenter cet artiste légendaire qui, depuis plus de 40 ans, nous régale de ses rares mais magnifiques pages ou covers ? Adams s’est fait remarqué notablement sur les Uncanny X-Men avec une belle saga sur Asgard, la mini-série Longshot dont il a co-créé le personnage, Monkeyman and O’Brien son creator-owned et Jonni Future (du label ABC comics d’Alan Moore). Je suis aussi un gros collectionneur de ses sketchbooks annuels (cf mes vidéos ici). Arthur Adams possède un style qui allie une base presque cartoon pour les personnages (avec des proportions marquées et des visages à la limite de la caricature) et une floppée de textures détaillées parfaitement.

A lire : Longshot, Monkeyman and O’Brien, Jonni Future, Hulk Red, The Authority.


James Stokoe

Cet artiste peu connu signe depuis quelques années des oeuvres de SF ou de fantasy d’une richesse visuelle et créative incroyable. Ses décors, costumes, objets sont gorgés de détails qui les crédibilisent et apportent des informations sur l’époque ou la civilisation qui les a vu naitre. Ses scènes de foules sont dantesques et il sait délivrer des séquences épiques qui semblent faites pour être vues en IMAX. Mais son sens du détail ne nuit jamais à l’ultra-dynamisme de ses dessins. Les combats qu’il illustre sont biberonnés des meilleures influences manga (certains de ses personnages font d’ailleurs pensés à Otomo, l’auteur d’Akira) et ses découpages sont novateurs et furieux. A découvrir absolument.

A lire : Aliens : dead orbit, Orc Stain, Orphan et les cinq bêtes, Wolton soup.


Geoff Darrow

C’est généralement l’artiste de comics auquel tout le monde pense quand on parle de planches ultra-détaillées. Et c’est mérité vu l’étourdissante avalanche de traits maitrisés qui emporte nos yeux dans une admiration béate à chaque fois qu’on regarde une de ses pages ou covers. Grâce à un style qu’on pourrait qualifier de « ligne claire » pour son absence d’aplat de noir ou de texturation par hachures, Geoff Darrow parvient à conserver une lisibilité parfaite. Jusqu’au-boutiste dans la moindre description visuelle d’un décor, d’un objet ou d’un vêtement, il pousse le délire jusqu’à privilégier des technologies complexes aux composants apparents et va même joncher ses décors de milliers de détritus, rochers, mégots ! Enfin, c’est aussi un narrateur brillant (notamment dans les combats) et il possède un excellent sens de l’humour qu’on retrouve notamment dans les détails qu’il intègre dans les costumes des personnages.

A lire : Hard-boiled, The Big Guy and Rusty the Boy Robot, Doc Frankenstein, The Shaolin Cowboy


Steve Skroce

J’ai découvert Steve Skroce lorsqu’il est passé sur Spider-Man dans les années 90 et j’ai été immédiatement séduit par les poses dynamiques qu’il donnait au Tisseur et par son découpage mettant parfaitement en valeur l’agilité du héros. Puis, j’ai jeté un oeil à son Gambit mais s’est sur les deux épisodes de la défunte relance de « Youngblood » avec Alan Moore que j’ai totalement été conquis par le talent de l’artiste. Si on ajoute à cela ses storyboards sublimes pour le film « Matrix » et ses séries indépendantes, Steve Skroce s’est imposé comme un talent alliant un sens du découpage mixant plusieurs influences et une capacité hallucinante à remplir ses pages de détails précis. Des mechas de « We stand on guard » aux monstres de « Maestros », Skroce sait tout dessiner. Avec un petit goût pour l’ultra-violence, il ne recule devant rien et offre aux lecteurs des univers barrés et d’une grande richesse.

A lire : Maestros, Youngblood, Doc Frankenstein, Americana, Brsrkr : poetry of madness